« L’aspect social de la formation est très important »

La formation n’a pas été épargnée par la crise sanitaire. Il a fallu faire preuve d’adaptation et de résilience. Chez Technocité, centre de compétences, c’est tout un système de « classe virtuelle » qui a été mis en place, en vue de maintenir le lien entre les formateurs et les stagiaires.

Technocité est un centre de compétences implanté à Mons dont le core business est la formation dans deux domaines d’activités stratégiques : les TIC (Technologies de l’information et de la communication) et les ICC (Industries culturelles et créatives c’est-à-dire la photographie, l’image de synthèse, le 2D, le 3D, le gaming, etc.).

Pour prolonger le débat de la table ronde organisée par Références autour de la problématique de la formation, Richard Roucour, Directeur adjoint de Technocité, revient sur la notion de carrière : « il s’agit d’un terme contemporain. La carrière se définit comme un ensemble d’étapes dans une vie professionnelle et la formation, à cet égard, revêt tout son sens ». La formation est un outil essentiel permettant d’évoluer dans sa carrière : changer d’employeur, évoluer vers une autre fonction, rebondir si on perd son emploi, etc.

L’apprentissage prend différentes formes selon la situation vécue : « il y a par exemple la formation continue pour améliorer ses compétences ou encore la formation qualifiante, plus longue, lorsqu’on a des coupures dans sa carrière. On parle alors aussi de compétences métiers ou de réorientation ».

Confinement et formation

Le Covid-19 n’a pas épargné la formation. Chez Technocité, il a très vite été constaté que la formation à distance ne pouvait pas remplacer celle en présentiel. « La formation distancielle est un système passif, c’est très dur de tenir une journée complète devant un ordinateur. De plus, cela demande du temps et de l’argent. »

Trop de contraintes. Une solution plus efficace a donc été mise en place par le centre de compétences : la classe virtuelle. « L’idée est de conserver un lien direct entre le stagiaire et le formateur et de faire en sorte que ce dernier ait le moins de changements à opérer par rapport à son approche pédagogique et à ses outils. » Pour ce faire, Technocité a utilisé Discord, une plateforme de visio-conférence issue du monde du gaming, très bien conçue pour avoir une interaction agréable en temps réel.

Avec le télétravail rendu obligatoire, d’autres écueils ont été rencontrés, notamment l’accessibilité du public au matériel adéquat. Pour y pallier, « nous avons fait usage d’un outil informatique qui a permis de prendre à distance le matériel performant qui se trouvait à Technocité. Les stagiaires ont pu utiliser la puissance de notre matériel pour réaliser leur formation. Nous avons même prêté des équipements à ceux qui n’en possédaient pas chez eux », complète le directeur adjoint.

Des secteurs propices à l’adaptation

Ces solutions numériques ont permis par ailleurs de répondre à d’autres contraintes et ont contribué à la reprise des formations de Technocité seulement trois jours après le confinement. Plus encore, la situation a plus que jamais démontré combien l’aspect social de la formation est important. « Le lien social est très important. Il a été maintenu entre nos stagiaires et nos formateurs, personne ne s’est jamais senti seul. Tous nos groupes d’apprenants ont été suivis par des pédagogues. »

De manière générale, la crise a eu un impact limité sur Technocité. Pour 2020, 87% des objectifs – qui avaient été établis avant le confinement- ont été atteints. « En fait, nous sommes actifs dans des domaines très propices à l’adaptation : les TIC sont un secteur où la formation à distance peut avoir lieu et où le public est habitué à l’outil informatique. En revanche, en ce qui concerne les ICC, nous avons perdu du public, il s’agit de la culture, l’un des secteurs qui a le plus été touchés par la crise », conclut Richard Roucour.

Julie Delcourt