Des formations désormais plus ciblées et plus rapides

Le marché de l'emploi évolue à vive allure. Avec une double contrainte : les changements technologiques et organisationnels et les pénuries de personnel qualifié dans de multiples secteurs. Le Forem adapte ses formations à ces réalités.

Anticiper les besoins du marché

Depuis une dizaine d’années, le Forem mène des études et analyses pour anticiper les compétences nécessaires à l’évolution du marché de l’emploi. Comme le souligne William Watelet, Responsable de service Prospectives, métiers, secteurs et compétences, « on constate que même si certaines fonctions apparaissent, comme data scientist ou community manager, ce sont surtout les métiers existants qui sont amenés à évoluer. »

Ces analyses reposent sur la collaboration avec les différents départements du Forem, les acteurs de la formation et du monde de l’entreprise - fonds et fédérations sectoriels - ou encore de l'enseignement. Elles mènent notamment à la conclusion d’une plus grande hybridation des métiers. « Certains intègrent peu à peu des compétences issues d'autres domaines. C’est par exemple le cas du rapprochement entre la mécanique et l'électronique ou encore de l’intégration de compétences informatiques dans divers métiers.

Repenser les référentiels

En tête de gondole des bouleversements, la transition numérique affecte bien évidemment la plupart des domaines d'activité à différents niveaux. Elle accroît les besoins en métiers de l’informatique et des datas, en compétences numériques pour tous les travailleurs, tout comme en compétences non techniques. « Les travailleurs doivent par exemple développer des capacités accrues de communication pour travailler en équipe, d’analyse et d’autonomie sur la partie non automatisable de leurs tâches, etc. Les compétences non techniques montent en puissance », souligne William Watelet.

Répondre à ces évolutions aboutit nécessairement à repenser les formations, en adaptant les référentiels pour y intégrer, par exemple, la dimension digitale. « Même quelqu'un qui travaille dans les titres-services doit pouvoir maîtriser l'e-mail ou recevoir son bon de travail via smartphone », déclare Virginie Stievenart, Directrice Formation et Compétences. « L’objectif est d'intégrer les outils numériques à la place qu'ils doivent avoir, en fonction des pratiques dans les entreprises. On ne donne pas une formation générique identique à tout le monde. On l’adapte à chaque métier. »

Individualiser les parcours

Adapter les formations, c’est prendre en compte l'évolution intrinsèque des métiers, mais aussi la réalité du marché de l'emploi, de ses pénuries de main-d’œuvre - renforcées par le rebond d'activité d'après-pandémie - et des besoins rapides des entreprises d’un personnel qualifié.

Virginie Stievenart confirme que « le Forem répondra à ces besoins, à la fois pour les demandeurs d'emploi et les entreprises. Individualisation et modularisation seront les maîtres-mots de nos parcours de formation. Avec la modularisation, les blocs de formation sont plus courts. Avec l’individualisation, on peut par exemple valider, via un test, les compétences déjà acquises par un candidat et ainsi lui éviter de suivre l’intégralité d’une formation ; il pourra se consacrer uniquement à certains modules. Tout cela est synonyme d’une plus grande rapidité dans les processus de formation. »