La formation en alternance : une filière porteuse

Nombre de jeunes ne se sentent pas à l'aise dans l'enseignement traditionnel. Les longues heures passées sur les bancs à avaler de la théorie, ce n’est pas leur truc. En revanche, grâce à une mise en situation directe dans le monde du travail, la formation en alternance leur offre un moyen adapté pour se lancer dans une carrière professionnelle.

Formation exigeante

Disons-le tout de go : la formation en alternance souffre encore parfois d’une mauvaise réputation - totalement injustifiée ! -, à tel point qu'à Bruxelles, notamment, beaucoup d'entreprises se montrent encore réticentes à accueillir des jeunes en stage. Vincent Giroul, Directeur de l'EFP à Uccle, déplore cet état de fait : « Il n'y a nullement lieu de voir dans l’alternance une formation au rabais ! Contrairement à ce que le milieu ambiant voudrait parfois nous faire croire, elle est extrêmement exigeante. Les jeunes doivent pouvoir mobiliser 38 heures par semaine pour une formation à un métier. Moi, à leur âge, je passais 22 heures sur les bancs de l'école… sans être toujours très attentif ! »

« Effectivement, dans le cadre de l'alternance, les stagiaires en entreprise sont souvent soumis aux mêmes conditions et contraintes que les employés plus âgés », renchérit Maud Sohier, Coordinatrice du pôle D.O.R.A. (Développement - Orientation - Réussite - Accrochage) au sein de l’EFP.  « Ils ont de multiples tâches à accomplir, des responsabilités à assumer, parfois en contact direct avec les clients, et sont parfois contraints de travailler à l’extérieur dans le froid. Mais être confronté à telles exigences apporte énormément de positif dans leur formation. »

Compétences transversales

En moyenne, l’organisme d’enseignement ucclois compte par an quelque 800 jeunes de 15 à 23 ans. La première année, ils partagent leur temps à raison de deux jours en centre de formation et trois jours en entreprises. Durant les deux années suivantes, on passe d‘une seule journée à l'EFP contre quatre en milieu professionnel.

Leur formation de trois ans leur permet d’acquérir des compétences transversales. « Il s’agit non seulement d’acquérir les aptitudes liées au métier mais aussi de développer les soft skills, par exemple de bonnes qualités de communication dans le cadre du travail, des capacités de créativité, de la persévérance et de la ponctualité », précise Maud Sohier.

Orientation et soutien

Pour un jeune de 15 ans, décider de son avenir professionnel n’est pas toujours aisé. Toutefois, estime Vincent Giroul, « une expérience professionnelle positive dans le cadre de l'alternance constitue un gage d'évolution et de possibilités d'opérer des choix dans sa vie. En outre, il n'existe plus beaucoup de parcours professionnels aujourd'hui où l’on commence et termine une carrière dans un domaine unique. »

Question de mettre un maximum de chances du côté des jeunes, le pôle D.O.R.A. vise précisément à les accompagner dans leurs choix. Comme l'explique Maud Sohier, « la mission du pôle est de leur fournir les outils nécessaires à une insertion réussie. Nous les aidons à choisir leur formation, à trouver des stages et à faire face à leurs préoccupations et difficultés personnelles, qu’elles soient liées à leur travail ou d’ordre familiale. Notre objectif est aussi de les encourager et de les soutenir dans une série de démarches comme la rédaction d’un CV ou la préparation à un entretien d'embauche. »